Cordon Ombilical.
Je n'aurais jamais du me remémorer la naissance ; ce souvenir effroyable de sang et de chair, cette déchirure profonde et trop palpable pour être supportable. J'aurais du me cacher dans des bas terreux, des collants effilés ; me contorsionner comme un homme de bois désarticulé et enfoncer mon crâne dans mon torse bombé comme pour me faire oublier.
Spasmes.
Mais qu'aurais-je pu faire alors que je voyais ses larmes peindre ses joues et y creuser des lignes qui lui donnait une affreuse teinte marbrée ? Ma main tremblait lorsqu'elle s'approchait de son visage et enrôlait dans cette danse saccadée, tout son corps fragile et minuscule. Je n'osais couper le cordon, arracher ces multiples fibres de chair à mon ventre vide. Je n'ai pas osé. Cela aurait été comme enfoncer mes ongles longs et aiguisés de l'époque (ils sont aujourd'hui rongé par le remords) dans ma poitrine et en arracher le cœur fou qui battait à l'intérieur. Je n'aurais pu lui arracher le cœur.
Et pourtant, que n'ai-je pas fait lorsque, aliénée par ce dégoûts de moi-même, aliénée par cette nausée provoquée par ma propre vision déguisée ; que n'ai-je pas fait lorsque, après avoir jeté une funeste allumette dans le bidon d'essence, j'y ai lancé mes toiles ?